LE THÉÂTRE NIÇOIS DES XIXe ET XXe SIÈCLES

Étude Historique




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Caractéristiques


Référence : LS001
 : GASIGLIA Rémy
 : 2003-03-05
 : Livre broché au format de 16 x 24 cm, 428 pages, publié par les éditions Lou Sourgentin en 2003



Livre broché au format de 16 x 24 cm, 428 pages, publié par les éditions Lou Sourgentin en 2003

Depuis deux siècles et peut-être plus, le théâtre occupe une place essentielle dans la littérature d'oc de Nice. Voici son histoire, l'aventure d'une foule de troupes et de plus de quarante auteurs dont les quelque deux cents pièces ont amusé ou ému des générations de Nissarts et continuent de répondre à leur passion du dialecte.En 1844, Hercule Trachel réalise le rideau de scène du Teatrino martiniano fondé par Eugène Emanuel et ses amis. Représentant la marionnette de Martin qui prend vie devant son public, il symbolise le phénomène dramatique. Mais ce personnage en bonnet niçois levant son verre sur fond de Baie des Anges peut aussi être considéré comme l'allégorie d'un théâtre nissart qui nous demande de nous interroger sur sa permanence et sa vitalité.
Un livre écrit par Rémy GASIGLIA, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, agrégé de Lettres Modernes et Docteur d'Etat, Professeur de langue et littérature d'oc à l'Université de Nice-Sophia Antipolis

Présentation de l'ouvrage...
Il est des travaux dont la nécessité s'impose d'elle-même. L'étude du théâtre nissart est de ceux-là pour qui s'intéresse comme nous à la littérature dialectale de Nice, tant l'art dramatique y tient une place importante. Un grand nombre de nos auteurs les plus célèbres, de Guisol à Gag, ont été des dramaturges et même un poète aussi discret que l'excellent Louis Genari appartient à l'histoire de la scène dialectale. Mais le choix de ce sujet ne procède pas seulement d'une évidence statistique. Très tôt mis au contact de la réalité des spectacles, presèpi de la Ciamada Nissarda ou représentations de la troupe de Francis Gag, nous avons eu le plaisir de suivre, depuis une trentaine d'années, la vie du théâtre nissart. De plus, l'amitié dont nous a honoré le regretté Francis Gag et dont nous honore M. Raoul Nathiez nous a offert un accès privilégié à des sources d'information et de documentation exceptionnelles. Dans ces conditions, se consacrer au présent travail allait de soi, d'autant plus que le domaine demeurait pour l'essentiel inexploré.
En effet, si quelques auteurs ou quelques oeuvres ont fait l'objet, çà et là, de quelques lignes ou de quelques articles, si les ouvrages de M. André Compan fournissent d'utiles notices biographiques concernant de nombreux dramaturges et contiennent d'intéressants morceaux choisis de leurs pièces les plus connues, le genre dramatique nissart n'a jamais fait l'objet d'un examen d'ensemble approfondi. Nouno Judlin s'est penchée sur son histoire pour une étude parue en 1936 dans Le Feu, reprise la même année dans Calendau et en 1945 dans Comté de Nice et Principauté de Monaco, puis, remaniée et augmentée, en 1970 comme introduction au Théâtre Niçois de Francis Gag. Elle consacre de belles pages à Gag, mais évoque très rapidement Guisol, Emanuel, Eynaudi, Mossa, Marengo, Nicola, Boréa et Genari (versions de 1936 et de 1945), ainsi que le presèpi et Delrieu (version de 1970). En outre, sur certains détails son travail contient des inexactitudes. En 1959, Barthélemy Taladoire prononce au Centre Universitaire Méditerranéen une conférence intitulée Le Théâtre à Nice, qui reprend la plupart des informations fournies par N. Judlin, avec les mêmes petites erreurs, et quelques autres. Cependant, son analyse du phénomène théâtral nissart et de son contexte culturel, pour être succincte, n'en est pas moins digne d'intérêt par les directions de recherche qu'elle suggère.
Quand elles abordent les pièces niçoises, les bibliographies du théâtre occitan sont en général lacunaires, et souvent présentent elles aussi des inexactitudes. C'est le cas du catalogue du théâtre d'oc de Vieu, paru d'octobre 1937 à mai 1938 dans Lo Gai saber, ainsi que du RepertÒri del teatre d'Òc de Vieu et Petit (1973), bien que ce travail considérable répertorie une cinquantaine de pièces nissardes.
Dans les études d'ensemble consacrées à la littérature ou au théâtre d'oc, les approximations ou la méconnaissance ponctuelle du théâtre nissart font place, la plupart du temps, à un oubli quasi total. Examinant de très près les poètes ouvriers d'avant le Félibrige dans La Renaissance Provençale (1800-1860), Emile Ripert n'a pas un mot pour Guisol. Aucun auteur nissart n'est cité par A. Gourdin dans son très superficiel, il est vrai, Langue et littérature d'oc. Quand, pour remplacer le précédent ouvrage dans la collection Que sais-je ?, Jean Rouquette écrit La Littérature d'oc, il se borne à indiquer : A Nice, Guisol crée le théâtre nissart et, parmi les auteurs du XXe siècle, ne signale que Francis Gag. Ouvrage de plus vastes ambitions et dimensions, L'Histoire de la littérature occitane de Charles Camproux présente Guisol François comme l'auteur de L'Amour d'un bouan [sic] Nissart et de Lou Mariage de conveniensa. Du XXe siècle, il mentionne Eynaudi, Boréa, Nicola, Mosca (pour Mossa), Guglio (pour Gaglio), Blanchi et Gag dont, dit-il, les oeuvres sont remarquables par leurs qualités populaires, sans plus de précisions. Robert Lafont et Christian Anatole, dans leur Nouvelle histoire de la littérature occitane, parlent d'un théâtre en dialecte ouvert par François Guisot (sic), auteur de L'Amour d'un bouan [sic] Nissart. Certes, le nom de Guisol est correctement orthographié sur les deux autres pages où il apparaît, mais l'ouvrage ne cite aucun autre auteur dramatique nissart. Ajoutons que la Petite encyclopédie occitane d'André Dupuy nomme Gag comme seul dramaturge dialectal niçois. Enfin, si dans son Histoire du théâtre provençal E. Fuzelier a jeté, avec concision mais aussi avec une remarquable précision, les bases d'une étude d'ensemble du phénomène dramatique de langue d'oc, suggérant une foule de pistes de recherche et s'appuyant sur des références à la plupart des régions occitanes, il semble néanmoins ignorer la tradition théâtrale nissarde, excepté l'oeuvre de Gag, puisqu'il loue l'effort [de ce dernier] pour créer un répertoire niçois.

Ce répertoire niçois si méconnu, auquel Francis Gag a effectivement apporté quelques-unes de ses oeuvres les plus célèbres mais qu'il n'a pas créé, comprend quelque deux cents pièces, écrites par plus de quarante auteurs. Il constitue le corpus que cette étude se donne donc pour objet et qu'elle examinera des points de vue historique, dramaturgique et thématique.