Un volume de 282 pages, au format 16x24 cm. Illustrations noir et blanc, couverture pelliculée en couleur.
Michel Belletrud, médecin et homme politique, fut un administrateur avisé et entreprenant, toujours à la recherche de solutions nouvelles, de projets d’ensemble audacieux.
Comme médecin et directeur des asiles d’aliénés de Rennes, du Mans et de Pierrefeu dans le Var, il cherche inlassablement à soulager les malades et à apporter des conditions de vie décente aux infirmiers.
Comme maire de Cabris (à partir de 1911), puis comme conseiller général (à partir de 1922), il mène une politique hardie à partir d’un constat : les villages du canton de Saint-Vallier se dépeuplent inexorablement et se meurent. Il faut donc sortir le pays de son isolement.
Le programme que poursuit avec acharnement le docteur Belletrud se résume en trois points : développement de l’agriculture, création d’un système d’irrigation, construction de routes. L’agriculture doit s’enrichir par l’introduction de nouvelles techniques et de nouvelles cultures. Ces transformations ne seront possibles que si les villages possèdent un système d’irrigation efficace. Ce sera sa préoccupation principale, laquelle aboutira, en 1931, à la construction du canal qui porte son nom. Produire plus procurera des revenus supplémentaires, mais encore faut-il pouvoir aller vendre le surplus des récoltes. C’est pourquoi le docteur Belletrud cherche aussi à désenclaver le pays par de nouvelles routes qui permettront d’atteindre plus facilement les villes voisines et qui développeront le tourisme.
Pour réaliser ce programme, il s’oppose à l’appétit sans partage des élus des villes de la côte et particulièrement de Nice. C’est dans ce but qu’il œuvre au conseil général et qu’il se présente aussi aux élections de la chambre d’agriculture, élections dans lesquelles il se heurte non seulement au solide lobby des horticulteurs d’Antibes, mais aussi au préfet. A l’issue de ce dernier scrutin où il a emporté les suffrages, il ne peut s’empêcher d’écrire à « son cher préfet » une lettre qu’il ne postera pas, mais qui, dans son apostrophe finale, résume bien ses engagements successifs : « Quant à moi, j’ai choisi le côté des pauvres, des travailleurs, de ceux qui en définitive « hériteront la terre ».
Le parcours du docteur Belletrud comme médecin et comme homme public, n’a été possible que grâce à son caractère résolu et pugnace, grâce aussi à une vision d’ensemble des problèmes de sa région. Il n’a « lâché » prise devant aucun obstacle. Guidé par ses convictions politiques tout au long de sa vie, le docteur Belletrud est assurément une figure de la Troisième République.
Table des matières
Préface 9
Prologue 11
Première partie.
L’itinéraire d’un élu local 15
Michel Belletrud, le poids du passé 17
Michel Belletrud, médecin des aliénés 29
Michel Belletrud, l’homme politique 55
Deuxième partie.
Michel Belletrud, maire du village de Cabris 83
La vie communale à Cabris au début du XXe siècle 87
Le « Grand Pré » 1924-1934 101
La vie au village pendant la Grande Guerre 119
L’électricité au village 139
Troisième partie.
Michel Belletrud, conseiller général des Alpes-Maritimes 147
Le Programme du conseiller général 149
L’agriculture 157
Les routes 173
Quatrième partie.
L’œuvre majeure du conseiller général, le canal Belletrud 199
La rareté de l’eau dans les villages du canton de Saint-Vallier 201
L’eau de la Siagne pour tous les villages du canton : le canal Belletrud 221
L’inauguration du canal Belletrud 245
L’eau dans le pays de Grasse 251
Epilogue 269
Sources et bibliographie 273