« Dans nos écoles, on enseigne l’Histoire de France aux enfants. C’est bien; il n’y a pas de nation qui ait un passé plus glorieux que celui de notre pays. Mais parmi ceux qui connaissent leur Histoire de France, combien ignorent l’histoire de leur petite Patrie qui est-la Commune où l’on a reçu le jour, où l’on vit, où les ancêtres sont morts ? C’est bien regrettable et l’on peut dire que l’enseignement de l’Histoire est incomplet.
Il faudrait que chacun sût :
1° L’histoire de sa famille ;
2° L’histoire de sa commune ;
3° L’histoire de son département ou de sa région ;
4° L’histoire de France dans ses grandes lignes.
Que de bonnes leçons on trouverait dans ce passé et comme on s’attacherait davantage à son pays ! »
Ainsi s’exprimait, en 1912, l’abbé Bonaventure Salvetti, dans l’avant-propos de son premier livre, consacré à l’histoire de Lucéram, village dont il était le pasteur depuis 1897. Né le 23 décembre 1858 à Moltifao (aujourd’hui en Haute Corse), il intègre le séminaire du diocèse de Nice après le décès de son père, survenu en 1872. Ordonné prêtre en 1886, vicaire à Drap en 1887, il est nommé curé de Cantaron en 1890, puis de Lucéram sept ans plus tard. En charge de la paroisse durant dix-sept années, il eut la difficile mission d’y appliquer la loi de 1905 séparant l’église et l’état. A la veille de la Grande Guerre, il est appelé à la tête de la paroisse Saint Pons, à Nice, ancienne église abbatiale intégrée dans le tout nouvel hôpital Pasteur. Il en demeurera le curé, avec le titre de chanoine après 1933, jusqu’à sa mort, vers 1942. Brillant érudit, féru d’histoire locale, il a publié, outre le présent ouvrage, une histoire de l’abbaye de Saint Pons, parue en 1925 et rééditée par Serre en 2003.