Le colloque « Les juristes des États de Savoie (XVIe-XIXe siècles) : Entre modèles nationaux et science européenne » est la huitième rencontre organisée dans le cadre du P.R.I.D.A.E.S. (Programme de Recherche sur les Institutions et le Droit des Anciens États de Savoie). Il s’est déroulé à Cuneo, en novembre 2014, à l’initiative du laboratoire ERMES (Université Côte d’Azur) et avec le concours du Dipartimento di Giurisprudenza de l’Università degli studi di Torino et de son siège de Cuneo.
Cet ouvrage, réunissant les actes de ce colloque, témoigne de l’importance de la science du droit et de l’activité judiciaire au sein de cette « monarchie juridique » que sont les États de Savoie, qu’il s’agisse simplement de l’exercice de fonctions juridictionnelles ou, de manière plus érudite, de la création du droit et de son utilisation au service de l’État ou de l’administration. En effet, ces juristes des États de Savoie ont pour caractéristique commune de s’être impliqués dans la pratique du « droit vivant » ou d’avoir mis leurs compétences au service de la couronne, un peu moins de s’être consacrés à une forme d’étude scientifique du droit qui leur aurait permis un rayonnement plus important. C’est sans doute la raison pour laquelle ils sont peut-être moins connus que d’autres, mais cela rend d’autant plus nécessaire l’existence du présent ouvrage.
Les communications rassemblées dans la première partie du volume, sous le titre « Figures de juristes, enseignement du droit et pratique judiciaire », permettent ainsi de présenter diverses personnalités, des plus modestes au plus connues à l’échelle européenne, mais dont le droit, pratiqué, enseigné ou diffusé, est le dénominateur commun. Sous le titre « Juristes et création du droit : doctrine, législation et codification », les articles de la seconde partie s’intéressent à une dimension davantage politique de nombreux juristes plus ou moins proches du pouvoir et impliqués dans l’activité jurisprudentielle ou normative.
Le résultat, qui vient opportunément combler un vide historiographique, tant en France qu’en Italie, constitue un ensemble stimulant pour les historiens du droit, mais également ceux qui s’intéressent à l’histoire des institutions, de la société, de la culture et de la vie politique, invités à ne pas négliger la spécificité des États de Savoie et réfléchir au comparatisme avec le système français.